Voici un texte que j'ai écrit en une heure, j'en suis plutôt fière( pas mal pour un ado de 15 ans). Et j'aimerai avoir votre avis. Mais bref, laissons place au vif du sujet, bonne lecture.
Amicalement
Perfectoman
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Au large des côtes de mers inconnu, se tient assis, autour d'un feu de tout ce qu'il y a de plus fébrile, un homme. Oui, un homme plongé dans ses pensées, alors que l'obscurité se fait de en plus en plus naissante.
A l'horizon, un magnifique coucher de soleil, le dernier peut être, restaure un tant soit peu la vigueur de cet homme meurtri, qui après quelques instant d'absence à contempler, ce qu'il ne reverra peut être plus jamais, se recentre sur lui-même et pense...
CHAPITRE 1 : « L'Oracle ».
Nous sommes en plein dans l'Antiquité, -362 si mes souvenirs sont bons.
Alors que j'arpentais les rues sinueuses de la belle ville de Messene, fief de La Cité mère Thèbes. A la recherche de quelques folles aventures, et de repas frugaux , je fis accidentellement la rencontre d'un curieux personnage, trop occupé à fixer l'ascension du soleil dans le beau ciel bleu azur d'un pays sans soucis, qui ne me vit pas arriver. Il se tenait là, au centre du forum, perdu dans des pensées que même maintenant je ne parviendrai pas à comprendre. Le choc était inévitable, j'étais moi-même très occupé à chercher de quoi me sustenter et je ne pus l'éviter...Après de nombreuses excuses et formules de politesses, je repartis en hâte, laissant derrière moi le forum, alors en pleine activité.
Au bout d'une centaine de mètres, j'arrivai enfin au lieu dans lequel je pourrai assouvir ma faim. En effet, l'auberge du « Chaudron Laqué », réputé pour sa soupe en hiver et son canard laqué au printemps, était devenue pour moi un lieu incontournable, déjà par l'amabilité du tavernier qui avait pris l'habitude de me faire quelque ristourne, et de par le fait qu'on y trouvait un tas d'aventuriers et diseuses de bonnes aventures...
C'est là que, en train de siroter de l'hydromel bien frais, je revis cet homme, oui celui-là même que j'avais renversé plus tôt dans la journée, attablé deux rang plus loin, il avait encore le regard vague, perdu dans le lointain, comme fixant un objet invisible que lui seul avait la possibilité d'observer...Je me levai, allant à sa rencontre de façon à m'excuser encore une fois de l'incident de la matinée...Je m'assis à sa table, il ne leva pas le nez de son écuelle, faisant mine de ne pas m'avoir vu. Hésitant, je lui demandai à nouveau pardon, et m'enquerrai sur ce qu'il faisait sur la place du forum à fixer l'astre lumineux grimper dans le ciel...
N'ayant toujours aucune réaction, je commençai à m'impatienter, et m'agaçai, alors que je reformulais ma question, il se leva, et ne m'adressant pas un mot, partit, l'expression toujours aussi vide...
La journée avait passé à toute allure, si bien que le soleil se couchait déjà. Le ciel avec cette teinte ensanglantée paraissait annoncer de mauvais jours. Mais à cet instant, je n'y fis pas attention, et j'allai me coucher en prévision des rudes journées de travaux à accomplir, avec le retour des marchands de la province de Rhodes dans les Sporades...
Le lendemain matin, je fus réveillé en sursaut par une clameur au lointain.
M'habillant prestement, je vins à l'endroit d'où provenait ces cris stridents.
C'était sur la place du forum, qui était déjà noire de monde, alors que le soleil venait de pointer son nez... Une femme, drapée de tissus aux motifs étranges, et de bijoux tout aussi insolite était en transe, l'Oracle.
Mais le temps de descendre sur l'esplanade. La femme avait déjà mis terme à ses tremblements et la transe avait pris fin...D'ailleurs, soutenue par deux hommes d'âge mûr, elle se retirait déjà dans ses rustiques appartements. Cependant, à en voir les mines déconfites des passants, l'Oracle ne prédisait rien de beau, et ayant aperçu mon ami tavernier du « Chaudron Laqué »,je me précipitais vers lui afin de lui demander quel triste sort nous avait-elle annoncé...
Le tavernier fit vite, il m'annonça que l'Oracle n'avait ni plus ni moins prédit la fin de notre monde, du moins, celui que nous concevons comme tel... ''L'espèce Humaine était amenée à disparaître'' avait-elle dit. Mais il s'empressa d'ajouter qu'il ne fallait pas prêter attention à tout ce que disait l'Oracle, et que peut-être cela ne signifiait juste qu'un hiver rigoureux, ou de moins bonnes récoltes... « Pas de quoi s'alarmer », me dit-il.
Je ne sais pas par quels mystérieux artifices, mais je sentais que l'Oracle disait vrai, et je n'étais pas loin de me tromper, au contraire même...
CHAPITRE 2 « En quête d'Aventure »
Enfin ! Les marchands étaient revenus, et je m'apprêtais à rejoindre le prochaine expédition estivale. Comme me l'avait promis Ecytrus, ami de longue date de mon défunt Père, Lochriaque. Et riche chef d'une compagnie de marchands.
Tout s'accélérait, mon départ fut avancé, en raison des tempêtes de Septembre et d'Octobre de façon à minimiser les risques.
Mais, passons. Je ne m'attarderai pas sur les préparatifs du voyage...
Trois semaines plus tard, j'étais sur la nef d'un des navires marchand faisant parti du convoi d'Ecytrus. Nous étions sur le chemin du retour, notre voyage s'était déroulé sans encombre, et nous avions pu marchander avec les marchands de la Province d'Argos en plein Péloponnèse. Nous rapportions toutes sortes d'épices venant d'orient, et de tissus importés des terres de notre grande cité mère, Thèbes.
C'est alors que, au bout de 20 jours de traversée, date prévue pour notre retour, nous aperçûmes au lointain les contours des côtes de notre agréable patrie, Messene. Les cris de joie fusèrent parmi les marins, mais ils laissèrent bientôt place à des cris de stupeurs.
L'aube pointait d'une lueur blafarde les restes en ruines de notre ville, un rayon de soleil éclairait les restes en cendre de nos maisons, de celles de nos amis ; Messene n'était plus.
Arrivés à quais, nous nous empressâmes de chercher des signes de vie,des traces de survivants. Mais nous eûmes beau chercher, il n'y avait rien, pas de trace de vie, mais étrangement, pas de trace de mort non plus. La vie s'était comme volatilisée. Dans les masures, il y avait encore des plats sur le feu pour le petit matin, les portes étaient ouvertes dans chacune des maisons, et rien ne laissait paraître à quelques traces de lutte. On imaginait encore le forum, alors désert, grouillant d'activité. Mais on avait beau espérer, croire en une farce, rien ne venait ; les habitants avaient réellement disparus. Laissant place à un univers lugubre de crainte et d'angoisse...Qu'étaient-ils devenus ? Nous n'en saurions sans doute rien, pensais-je à ce moment-là.
Alors que tous les marins persistaient à chercher des signes de vie, n'acceptant pas le triste sort de nos familles, de nos amis et de la tournure que prenait notre vie, une exclamation jaillit du tumulte.
« - L'Oracle disait vrai ! C'est la fin ! Voyez comme nos frères ont disparus, bientôt ce sera notre tour ! »
Des gémissements approbateurs s'élevèrent.
« -Du calme mes amis ! Du calme... »Fit Ecytrus,
« Tout n'est pas perdu, peut-être ont-ils étaient enlevés, je propose plutôt de partir à leurs recherches, et de venger cet affront ! » Continua-il, d'une voix grave, essayant de se montrer rassurant et persuasif.
« Nous ne craignons que les Dieux, et nous n'avons rien fait pour déclencher leurs fureurs, au contraire invoquons leurs châtiments envers ceux qui ont osé s'attaquer aux disciples des Créateurs ! » renchérit-il
Des cris rageurs se fit entendre, l'avis était partagé de tous...De sorte qu'une battue fut aussitôt organisée.
Malheureusement, ou plutôt heureusement, je ne puis prendre part à cette battue, Ecytrus me considérant comme trop jeune pour risquer ma vie; c'est ainsi qu'il me confia la garde des restes de la ville et d'un amas de vivres que nous avions rassemblé au centre du forum...En soit, ma tâche ne s'annonçait pas très difficile, c'est pourquoi je m'autorisai une courte sieste en vue de récupérer des forces...
CHAPITRE 3 « Une sombre découverte »
Cela faisait maintenant plusieurs heures que les marins s'étaient enfoncés dans la végétation luxuriante de notre territoire à la recherche de potentiel ennemis...
Le ciel prenait une teinte encore plus rouge, si bien que l'on aurait pu croire que des hommes, des créatures s'étaient affrontés au-dessus de la mer, sur les nuages cotonneux, et qu'il y avait eu un véritable bain de sang dont même la pureté incomparable des cieux ne parvenait pas à effacé.
Des bruits de course et d' halètement me tirèrent de mes pensées. Je me relevai avec sursaut, fixant les bois d'où provenaient maintenant des cris, un instant tout s'arrêta, créant une atmosphère de tension, puis il jaillit brusquement de la forêt, un des marins d'Ecytrus, le visage couvert de sang, ruisselant de sueurs, et exhalant la peur. Il avait perdu une jambe, et rampait à terre dans ma direction, le visage fou, avec l'intention de remplir un dernier devoir...Mais il n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'une lance transperça sa tête. La peur déjà bien présente en moi, pris l'emprise de mon corps, j'étais comme hypnotisé par ce qu'il venait de se produire, je ne pouvais pas bouger. Terrorisé à l'idée qu'un monstre pouvait sortir de la lisière de la forêt, en attente d'une mort qui ne venait pas... Je sentais le regard pesant d'une créature, tapis dans les fourrés, un bruit me parvint de derrière moi, je me retournai vivement, et ayant constaté qu'il n'y avait rien je portai à nouveau mon regard vers la forêt et quelle ne fut pas ma consternation de remarquer qu'il n'y avait plus aucun corps de marin à mes pieds.
Après avoir longtemps considéré la lisière de cette ''terrifiante'' forêt, je pus être certain que le danger était passé, et je décidai de m'aménager un abris de luxe en hauteur sur la cime d'un arbre centenaire prenant place au milieu du forum.
Je n'eus qu'à placer quelques draps et couvertures de laines sur les branches tortueuses de ce vieil arbre qui m'inspirais une sécurité satisfaisante pour la nuit à venir, et j'obtins ce que je désirais alors, une vue surplombant la forêt me permettant à la fois de voir le danger venir et de m'en protéger...
Etrangement, le sommeil ne mit pas longtemps à arriver, et je m'endormis sans tarder avec une confiance aveugle en l'arbre qui était désormais, mon ultime recours.
CHAPITRE 4 « La rencontre »
La nuit me revigora, et restaura mon esprit d'aventurier avec une pointe d'inconscience, c'est raison de cela que j'entrepris le matin même avec un forte détermination de partir à la rencontre des créatures qui tantôt avaient décimé mes compagnons et amis.
Faisant mon baluchon, où je n'y mettais que le strict nécessaire vitale de façon à pouvoir marcher le plus vite possible, je pensais naïvement que le dialogue serait possible. Et sans attendre, je partis plein d'espoir en quête de ces terrifiantes créatures...
Je m'enfonçai sans crainte dans la végétation abondante de la forêt.
Peut-être que c'est cette inconscience avec une pointe d'innocence qui fit que je fus encore en vie à midi alors que le soleil éclairait fortement ma progression, me procurant par la même occasion une force nouvelle. Je fis une halte quelques minutes plus tard, au abord d'une Source. C'est ici qu'intervient ma première véritable rencontre avec ces créatures, ils étaient cinq, enfin cinq seulement se montraient à moi, l'un me fixait avec une sorte de compassion qui le rendait un peu plus humain, tandis que les autres s'abreuvaient bruyamment à la Source, perturbant son flot. Puis quand ils eurent finis, ils me considérèrent longuement, je crois qu'en cet instant, je compris que les mots n'aurons jamais plus de sens que les regards que nous échangions alors. Oui, je compris ce qu'aucun mot n'aurait pu expliquer, celui qui me fixait depuis le début, c'était Ecytrus j'en suis certain, et je reconnus chez les autres les visages de quelque uns de mes compagnons. Certes, leurs visages étaient devenu tout ce qu'il y a d'inhumain, masqué d'un côté d'un vert très tendre, et d'une pointe de bleu sombre de l'autre, qui semblait prendre peu à peu le dessus sur la tendresse du vert. Au centre, un rouge profond qui délimitait les deux autres couleurs dans le sens de la longueur. Enfin, bref après cet échange de regards, et de compassions que je ne vécus nulle part ailleurs nous entamâmes avec résignations des adieux que nous n'avions pas pu faire auparavant. Attention, le mot est grand, il n'y eu pas d'empoignade, nous ne nous touchâmes même pas, ce ne fut que des regards encore une fois, mais avec une profondeur sans égale, qui démontrait bien toute la force des sentiments qui ressortaient de ces créatures... je passai la journée durant, auprès de la Source, qui me portait conseil et apaisement. Et en fin de journée, je repartis en direction des ruines de ma tendre cité, pour regarder une dernière fois peut être ce soleil qui toute ma vie, m'aura éclairé, soutenu et donné force en toutes mes convictions...
Le soleil se couchait, toujours avec cette once de douceur et ce moment comme hors du temps que nous aimons contempler, lorsque j'atteignis la lisière de la forêt...j'entrepris de bivouaquer sur la falaise, surplombant la mer, cette mer que je connais depuis mon enfance et qui pourtant m'est toujours aussi inconnu, dans cette immensité que j'aurai aimé, un jour, parcourir...
L'homme, s'étant remémoré les événements des dures journées qu'il a eût à vivres, releva lentement la tête et vit, se tenant devant lui, les visages illuminés par la lumière vacillante du feu, les Prototypes, tel est leurs nom.
Tendant leurs mains vers lui, l'invitant à poursuivre cette existence qu'il souhaitait mettre à terme, avec eux.
Se redressant, l’homme obliqua son regard vers une colline avoisinante d’où émanait de l’ombre, une silhouette humaine. La silhouette de l’homme, celui qui depuis le départ avait annoncé involontairement, de par son comportement, la fin de cette ère.
Cet homme-là, il savait !!!
[…]
FIN.
Amicalement
Perfectoman
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Au large des côtes de mers inconnu, se tient assis, autour d'un feu de tout ce qu'il y a de plus fébrile, un homme. Oui, un homme plongé dans ses pensées, alors que l'obscurité se fait de en plus en plus naissante.
A l'horizon, un magnifique coucher de soleil, le dernier peut être, restaure un tant soit peu la vigueur de cet homme meurtri, qui après quelques instant d'absence à contempler, ce qu'il ne reverra peut être plus jamais, se recentre sur lui-même et pense...
CHAPITRE 1 : « L'Oracle ».
Nous sommes en plein dans l'Antiquité, -362 si mes souvenirs sont bons.
Alors que j'arpentais les rues sinueuses de la belle ville de Messene, fief de La Cité mère Thèbes. A la recherche de quelques folles aventures, et de repas frugaux , je fis accidentellement la rencontre d'un curieux personnage, trop occupé à fixer l'ascension du soleil dans le beau ciel bleu azur d'un pays sans soucis, qui ne me vit pas arriver. Il se tenait là, au centre du forum, perdu dans des pensées que même maintenant je ne parviendrai pas à comprendre. Le choc était inévitable, j'étais moi-même très occupé à chercher de quoi me sustenter et je ne pus l'éviter...Après de nombreuses excuses et formules de politesses, je repartis en hâte, laissant derrière moi le forum, alors en pleine activité.
Au bout d'une centaine de mètres, j'arrivai enfin au lieu dans lequel je pourrai assouvir ma faim. En effet, l'auberge du « Chaudron Laqué », réputé pour sa soupe en hiver et son canard laqué au printemps, était devenue pour moi un lieu incontournable, déjà par l'amabilité du tavernier qui avait pris l'habitude de me faire quelque ristourne, et de par le fait qu'on y trouvait un tas d'aventuriers et diseuses de bonnes aventures...
C'est là que, en train de siroter de l'hydromel bien frais, je revis cet homme, oui celui-là même que j'avais renversé plus tôt dans la journée, attablé deux rang plus loin, il avait encore le regard vague, perdu dans le lointain, comme fixant un objet invisible que lui seul avait la possibilité d'observer...Je me levai, allant à sa rencontre de façon à m'excuser encore une fois de l'incident de la matinée...Je m'assis à sa table, il ne leva pas le nez de son écuelle, faisant mine de ne pas m'avoir vu. Hésitant, je lui demandai à nouveau pardon, et m'enquerrai sur ce qu'il faisait sur la place du forum à fixer l'astre lumineux grimper dans le ciel...
N'ayant toujours aucune réaction, je commençai à m'impatienter, et m'agaçai, alors que je reformulais ma question, il se leva, et ne m'adressant pas un mot, partit, l'expression toujours aussi vide...
La journée avait passé à toute allure, si bien que le soleil se couchait déjà. Le ciel avec cette teinte ensanglantée paraissait annoncer de mauvais jours. Mais à cet instant, je n'y fis pas attention, et j'allai me coucher en prévision des rudes journées de travaux à accomplir, avec le retour des marchands de la province de Rhodes dans les Sporades...
Le lendemain matin, je fus réveillé en sursaut par une clameur au lointain.
M'habillant prestement, je vins à l'endroit d'où provenait ces cris stridents.
C'était sur la place du forum, qui était déjà noire de monde, alors que le soleil venait de pointer son nez... Une femme, drapée de tissus aux motifs étranges, et de bijoux tout aussi insolite était en transe, l'Oracle.
Mais le temps de descendre sur l'esplanade. La femme avait déjà mis terme à ses tremblements et la transe avait pris fin...D'ailleurs, soutenue par deux hommes d'âge mûr, elle se retirait déjà dans ses rustiques appartements. Cependant, à en voir les mines déconfites des passants, l'Oracle ne prédisait rien de beau, et ayant aperçu mon ami tavernier du « Chaudron Laqué »,je me précipitais vers lui afin de lui demander quel triste sort nous avait-elle annoncé...
Le tavernier fit vite, il m'annonça que l'Oracle n'avait ni plus ni moins prédit la fin de notre monde, du moins, celui que nous concevons comme tel... ''L'espèce Humaine était amenée à disparaître'' avait-elle dit. Mais il s'empressa d'ajouter qu'il ne fallait pas prêter attention à tout ce que disait l'Oracle, et que peut-être cela ne signifiait juste qu'un hiver rigoureux, ou de moins bonnes récoltes... « Pas de quoi s'alarmer », me dit-il.
Je ne sais pas par quels mystérieux artifices, mais je sentais que l'Oracle disait vrai, et je n'étais pas loin de me tromper, au contraire même...
CHAPITRE 2 « En quête d'Aventure »
Enfin ! Les marchands étaient revenus, et je m'apprêtais à rejoindre le prochaine expédition estivale. Comme me l'avait promis Ecytrus, ami de longue date de mon défunt Père, Lochriaque. Et riche chef d'une compagnie de marchands.
Tout s'accélérait, mon départ fut avancé, en raison des tempêtes de Septembre et d'Octobre de façon à minimiser les risques.
Mais, passons. Je ne m'attarderai pas sur les préparatifs du voyage...
Trois semaines plus tard, j'étais sur la nef d'un des navires marchand faisant parti du convoi d'Ecytrus. Nous étions sur le chemin du retour, notre voyage s'était déroulé sans encombre, et nous avions pu marchander avec les marchands de la Province d'Argos en plein Péloponnèse. Nous rapportions toutes sortes d'épices venant d'orient, et de tissus importés des terres de notre grande cité mère, Thèbes.
C'est alors que, au bout de 20 jours de traversée, date prévue pour notre retour, nous aperçûmes au lointain les contours des côtes de notre agréable patrie, Messene. Les cris de joie fusèrent parmi les marins, mais ils laissèrent bientôt place à des cris de stupeurs.
L'aube pointait d'une lueur blafarde les restes en ruines de notre ville, un rayon de soleil éclairait les restes en cendre de nos maisons, de celles de nos amis ; Messene n'était plus.
Arrivés à quais, nous nous empressâmes de chercher des signes de vie,des traces de survivants. Mais nous eûmes beau chercher, il n'y avait rien, pas de trace de vie, mais étrangement, pas de trace de mort non plus. La vie s'était comme volatilisée. Dans les masures, il y avait encore des plats sur le feu pour le petit matin, les portes étaient ouvertes dans chacune des maisons, et rien ne laissait paraître à quelques traces de lutte. On imaginait encore le forum, alors désert, grouillant d'activité. Mais on avait beau espérer, croire en une farce, rien ne venait ; les habitants avaient réellement disparus. Laissant place à un univers lugubre de crainte et d'angoisse...Qu'étaient-ils devenus ? Nous n'en saurions sans doute rien, pensais-je à ce moment-là.
Alors que tous les marins persistaient à chercher des signes de vie, n'acceptant pas le triste sort de nos familles, de nos amis et de la tournure que prenait notre vie, une exclamation jaillit du tumulte.
« - L'Oracle disait vrai ! C'est la fin ! Voyez comme nos frères ont disparus, bientôt ce sera notre tour ! »
Des gémissements approbateurs s'élevèrent.
« -Du calme mes amis ! Du calme... »Fit Ecytrus,
« Tout n'est pas perdu, peut-être ont-ils étaient enlevés, je propose plutôt de partir à leurs recherches, et de venger cet affront ! » Continua-il, d'une voix grave, essayant de se montrer rassurant et persuasif.
« Nous ne craignons que les Dieux, et nous n'avons rien fait pour déclencher leurs fureurs, au contraire invoquons leurs châtiments envers ceux qui ont osé s'attaquer aux disciples des Créateurs ! » renchérit-il
Des cris rageurs se fit entendre, l'avis était partagé de tous...De sorte qu'une battue fut aussitôt organisée.
Malheureusement, ou plutôt heureusement, je ne puis prendre part à cette battue, Ecytrus me considérant comme trop jeune pour risquer ma vie; c'est ainsi qu'il me confia la garde des restes de la ville et d'un amas de vivres que nous avions rassemblé au centre du forum...En soit, ma tâche ne s'annonçait pas très difficile, c'est pourquoi je m'autorisai une courte sieste en vue de récupérer des forces...
CHAPITRE 3 « Une sombre découverte »
Cela faisait maintenant plusieurs heures que les marins s'étaient enfoncés dans la végétation luxuriante de notre territoire à la recherche de potentiel ennemis...
Le ciel prenait une teinte encore plus rouge, si bien que l'on aurait pu croire que des hommes, des créatures s'étaient affrontés au-dessus de la mer, sur les nuages cotonneux, et qu'il y avait eu un véritable bain de sang dont même la pureté incomparable des cieux ne parvenait pas à effacé.
Des bruits de course et d' halètement me tirèrent de mes pensées. Je me relevai avec sursaut, fixant les bois d'où provenaient maintenant des cris, un instant tout s'arrêta, créant une atmosphère de tension, puis il jaillit brusquement de la forêt, un des marins d'Ecytrus, le visage couvert de sang, ruisselant de sueurs, et exhalant la peur. Il avait perdu une jambe, et rampait à terre dans ma direction, le visage fou, avec l'intention de remplir un dernier devoir...Mais il n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'une lance transperça sa tête. La peur déjà bien présente en moi, pris l'emprise de mon corps, j'étais comme hypnotisé par ce qu'il venait de se produire, je ne pouvais pas bouger. Terrorisé à l'idée qu'un monstre pouvait sortir de la lisière de la forêt, en attente d'une mort qui ne venait pas... Je sentais le regard pesant d'une créature, tapis dans les fourrés, un bruit me parvint de derrière moi, je me retournai vivement, et ayant constaté qu'il n'y avait rien je portai à nouveau mon regard vers la forêt et quelle ne fut pas ma consternation de remarquer qu'il n'y avait plus aucun corps de marin à mes pieds.
Après avoir longtemps considéré la lisière de cette ''terrifiante'' forêt, je pus être certain que le danger était passé, et je décidai de m'aménager un abris de luxe en hauteur sur la cime d'un arbre centenaire prenant place au milieu du forum.
Je n'eus qu'à placer quelques draps et couvertures de laines sur les branches tortueuses de ce vieil arbre qui m'inspirais une sécurité satisfaisante pour la nuit à venir, et j'obtins ce que je désirais alors, une vue surplombant la forêt me permettant à la fois de voir le danger venir et de m'en protéger...
Etrangement, le sommeil ne mit pas longtemps à arriver, et je m'endormis sans tarder avec une confiance aveugle en l'arbre qui était désormais, mon ultime recours.
CHAPITRE 4 « La rencontre »
La nuit me revigora, et restaura mon esprit d'aventurier avec une pointe d'inconscience, c'est raison de cela que j'entrepris le matin même avec un forte détermination de partir à la rencontre des créatures qui tantôt avaient décimé mes compagnons et amis.
Faisant mon baluchon, où je n'y mettais que le strict nécessaire vitale de façon à pouvoir marcher le plus vite possible, je pensais naïvement que le dialogue serait possible. Et sans attendre, je partis plein d'espoir en quête de ces terrifiantes créatures...
Je m'enfonçai sans crainte dans la végétation abondante de la forêt.
Peut-être que c'est cette inconscience avec une pointe d'innocence qui fit que je fus encore en vie à midi alors que le soleil éclairait fortement ma progression, me procurant par la même occasion une force nouvelle. Je fis une halte quelques minutes plus tard, au abord d'une Source. C'est ici qu'intervient ma première véritable rencontre avec ces créatures, ils étaient cinq, enfin cinq seulement se montraient à moi, l'un me fixait avec une sorte de compassion qui le rendait un peu plus humain, tandis que les autres s'abreuvaient bruyamment à la Source, perturbant son flot. Puis quand ils eurent finis, ils me considérèrent longuement, je crois qu'en cet instant, je compris que les mots n'aurons jamais plus de sens que les regards que nous échangions alors. Oui, je compris ce qu'aucun mot n'aurait pu expliquer, celui qui me fixait depuis le début, c'était Ecytrus j'en suis certain, et je reconnus chez les autres les visages de quelque uns de mes compagnons. Certes, leurs visages étaient devenu tout ce qu'il y a d'inhumain, masqué d'un côté d'un vert très tendre, et d'une pointe de bleu sombre de l'autre, qui semblait prendre peu à peu le dessus sur la tendresse du vert. Au centre, un rouge profond qui délimitait les deux autres couleurs dans le sens de la longueur. Enfin, bref après cet échange de regards, et de compassions que je ne vécus nulle part ailleurs nous entamâmes avec résignations des adieux que nous n'avions pas pu faire auparavant. Attention, le mot est grand, il n'y eu pas d'empoignade, nous ne nous touchâmes même pas, ce ne fut que des regards encore une fois, mais avec une profondeur sans égale, qui démontrait bien toute la force des sentiments qui ressortaient de ces créatures... je passai la journée durant, auprès de la Source, qui me portait conseil et apaisement. Et en fin de journée, je repartis en direction des ruines de ma tendre cité, pour regarder une dernière fois peut être ce soleil qui toute ma vie, m'aura éclairé, soutenu et donné force en toutes mes convictions...
Le soleil se couchait, toujours avec cette once de douceur et ce moment comme hors du temps que nous aimons contempler, lorsque j'atteignis la lisière de la forêt...j'entrepris de bivouaquer sur la falaise, surplombant la mer, cette mer que je connais depuis mon enfance et qui pourtant m'est toujours aussi inconnu, dans cette immensité que j'aurai aimé, un jour, parcourir...
L'homme, s'étant remémoré les événements des dures journées qu'il a eût à vivres, releva lentement la tête et vit, se tenant devant lui, les visages illuminés par la lumière vacillante du feu, les Prototypes, tel est leurs nom.
Tendant leurs mains vers lui, l'invitant à poursuivre cette existence qu'il souhaitait mettre à terme, avec eux.
Se redressant, l’homme obliqua son regard vers une colline avoisinante d’où émanait de l’ombre, une silhouette humaine. La silhouette de l’homme, celui qui depuis le départ avait annoncé involontairement, de par son comportement, la fin de cette ère.
Cet homme-là, il savait !!!
[…]
FIN.